Sport-santé & APA pour les femmes
porteuses de pathologies
SPORT-SANTÉ & APA : INTERVIEW SANDRA PINÇON
Bonjour Sandra, tout d’abord présente-toi : Qui es-tu ? Ta spécialité ? Ton activité de sport-santé & APA ?
Sandra : Je travaille comme éducatrice sportive depuis plus de vingt ans. J’ai commencé ma carrière dans la gymnastique rythmique avant de m’orienter vers le fitness. Au fil des années, j’ai réalisé que mon véritable intérêt se trouvait dans l’accompagnement de publics divers, en particulier les seniors et en je me suis spécialisée dans l’accompagnement des pathologies féminines.
Mon parcours en gymnastique rythmique m’a inculqué une approche holistique, mêlant postures, respiration et mouvement, ce qui est essentiel dans mon enseignement actuel. Je me suis également formée en pilates, en méthode de Gasquet. En résumé, j’organise des activités physiques pour permettre aux gens, majoritairement, de retrouver de l’autonomie.
Peux-tu expliquer ce qu’est le sport-santé & APA et pourquoi celle-ci est si importante ?
Sandra : L’activité physique adaptée, c’est avant tout une approche personnalisée du mouvement et de l’exercice. Elle englobe une variété d’exercices spécifiquement conçus pour répondre aux besoins de différents publics, en particulier ceux qui ont des pathologies diagnostiquées ou des limitations physiques. Ce que je trouve fascinant dans cette approche, c’est la capacité d’adapter chaque mouvement à l’individu, en tenant compte de ses capacités, de ses défis et de ses objectifs. Cela va au-delà du simple exercice physique ; c’est une véritable écoute et compréhension des besoins de chaque personne.
Le terme « adapté » est important parce que cela souligne l’ensemble des publics auxquels on fait face : les patients qui ont subi des opérations, ceux pour la « bobologie » du quotidien, ceux qui ont des maladies et ceux qui souffrent mais qui ne mettent pas de nom sur leurs maux.
Peux-tu nous en dire plus sur les différents types de douleurs et comment tu y réponds avec le sport-santé & l’APA ?
Sandra : Dans mon travail, je rencontre des douleurs de toutes sortes. Certaines sont directement liées à une blessure ou une pathologie spécifique, tandis que d’autres sont plus complexes, impliquant des facteurs psychologiques ou des compensations dans le corps. Par exemple, une douleur initiale au genou peut se transformer en douleur dorsale si elle n’est pas correctement traitée. L’activité physique adaptée (APA) permet d’aborder ces douleurs de manière holistique.
Nous travaillons sur la rééducation du corps, mais aussi sur l’éducation du cerveau pour mieux comprendre et gérer la douleur. Cela implique souvent de remettre en question des méthodes traditionnelles et d’adopter une approche plus individualisée et innovante. Mon rôle est également de faire comprendre qu’on a un corps physique et qu’on a ensuite un cerveau. Un cerveau qui va donner des infos, qui va donner des bonnes infos mais aussi parfois des informations qui ne sont pas réelles.
Concernant ton rôle, est-il exclusivement question de supprimer ou d'atténuer les douleurs ? Ou agis-tu de manière plus large ?
Sandra : C'est quand même un peu plus large. Alors, en gardant chacun nos compétences, puisque je ne suis pas psy, je ne pose pas de diagnostics... Mais j'ai une connaissance assez pointue puisque je suis moi-même atteinte d'une pathologie chronique. J'arrive à comprendre des choses un peu plus larges que la maladie en elle-même chez un patient. J'ai eu à expliquer certaines sensations/douleurs à du personnel médical, malgré le fait que ce soit parfois des sensations qui ne "devraient pas exister". J'ai cette expérience qui me permet donc d'accompagner et de mieux comprendre certains patients.
J'aide le public que je coach à développer la "conscientisation" de leur corps : ce qu'ils arrivent bien à bouger, ce qui a besoin de calme et ce qui ne veut pas bouger. Quand on se lève le matin, qu'on ressent une douleur à cet endroit-là, ça ne veut pas bouger, comment adapter sa journée, c'est ça l'autonomie.
J'agis du plus externe au plus interne possible au niveau des fonctions du corps jusque dans le cerveau pour qu'ensuite le patient puisse être autonome dans la vie de tous les jours. Si une crise arrive comment je fais ? Je n'ai pas de médicaments, comment gérer la crise ? ...
Et quelles sont les pathologies que tu rencontres le plus ? Et celles qui sont les plus faciles ou difficiles à traiter ?
Sandra : C'est impossible de répondre à ça, impossible de généraliser. Les pathologies modernes, les pathologies de société ou les douleurs liées au mode de vie s'expriment de manière extrêmement différentes. Ces pathologies sont multi-factorielles dans leur survenue, mais aussi multi-factorielles dans les manières dont on va pouvoir les soulager. Ça va dépendre du sommeil, de l'alimentation, de la gestion du stress, des émotions, de tout le quotidien de la personne. Je fais justement très attention à avoir le maximum d'informations sur les pathologies, savoir comment ça se comporte, le ressenti mais surtout de ne pas faire rentrer les gens dans une case.
De manière très différente, des gens qui ont des pathologies avec des atteintes extrêmement élevées, réussiront à gérer leur quotidien avec aisance. D'autre part, certaines personnes qui pourraient avoir des atteintes plus mineures sur le papier ont un très fort retentissement dans leur vie personnelle.
Sans parler d"intensité, existe-il des pathologies que tu traites plus fréquemment ?
Sandra : Les pathologies inflammatoires. Cela peut-être des atteintes articulaires, des pathologies liées à l'absorption alimentaire, comme les maladies chroniques, les intolérances à différentes substances. Après il y a tout le spectre des pathologies non diagnostiquées, le patient souffre mais il est difficile de poser un nom sur la douleur.
Est-ce que tu as un "personae" type ou bien un public très hétérogène ?
Sandra : C'est quand même très large au niveau de l'âge (de la vingtaine jusqu'à 102 ans !!!) et de la pratique sportive, c'est très différent. La morphologie aussi est très différente. Après, dans mon studio, dans mes cours fixes, j'ai un public extrêmement fidèle que j'ai depuis plusieurs dizaines d'années et qui reste de manière assez durable. Parmi eux, il y a effectivement un "personae" mais pas tant au niveau physique. Ce sont des gens qui ont besoin d'avoir confiance en quelqu'un, besoin de se sentir pris en compte, de se sentir regarder, qui cherche une dimension sociale...
Globalement, pathologie ou non, ça va dépoter pendant les cours, chacun à sa mesure certes, mais ça va être très dynamique. C'est ce qui fait venir et rester les gens dans cette prise en charge.
Peux-tu donner un exemple spécifique d'un exercice "magique" que tu utilises fréquemment ?
Sandra : Un exercice que j'affectionne particulièrement est le mouvement spiralé. Ça peut se faire sur n'importe quel type d'exercice à partir du moment où on va mettre de la rotation dans la colonne vertébrale, de la rotation dans les épaules et dans les hanches. Cela peut paraître simple, mais il est incroyablement efficace. Prenons l'exemple des rotations des genoux (type essuie-glace) en position assise ou allongée : c'est une rotation des hanches et de la colonne vertébrale.
Ces mouvements aident non seulement à relâcher les tensions, mais aussi à stimuler le système nerveux de manière positive. Ils apportent un soulagement important et aident à mieux conscientiser le corps. L'idée est de créer un mouvement qui soit à la fois thérapeutique et accessible, quel que soit le niveau de fitness ou la condition physique de la personne. On va tourner chacune des articulations pour faire en sorte qu'elle puisse avoir un petit tour de vis supplémentaire. L'apprentissage des rotations du corps c'est quelque chose de très conscient.
Tu as mentionné précédemment l'apaisement du système nerveux. Pourrais-tu nous en dire plus à ce sujet ?
Sandra : Oui, c'est un aspect fondamental de mon travail. L'un des objectifs de l'activité physique adaptée (APA) est de calmer et équilibrer le système nerveux, surtout chez les personnes souffrant de douleurs chroniques ou de stress. Les douleurs peuvent souvent être exacerbées ou même causées par un système nerveux surexcité. En travaillant sur des exercices spécifiques, notamment ceux impliquant la respiration, nous pouvons influencer positivement le système nerveux.
Par exemple, j'utilise des techniques de respiration variées, y compris avec des temps d'apnée, pour aider les gens à comprendre et à modifier/adapter leurs habitudes respiratoires. Ces techniques ont un impact direct sur l'apaisement du nerf vague, le nerf central du corps et permettent un ajustement plus équilibré entre les systèmes nerveux sympathique et parasympathique. Cela peut conduire à une réduction des douleurs, une meilleure gestion du stress, et une sensation générale de bien-être.
Retrouvez Sandra sur Instagram : @sp_sport.sante
et sur Facebook : Sandra Pinçon - Coach sport & bien-être
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